mardi 12 octobre 2010

EATING AND DRINKING IN BURUNDI

Il faut bien avouer que, si la qualité des produits est incontestable, la gastronomie burundaise reste pourtant limitée. Votre premier contact avec la nourriture burundaise commence avec les petits encas vendus dans la rue par de jeunes garçons en gueunilles, qui portent élégamment leur plateau ou leur bassine sur la tête. Vous pourrez ainsi caler les petites faims avec des arachides (cacahuètes grillées, mais non salées, un délice!), des samboussas de pommes de terre ou de viande(qui sont des samosas en fait ; attention : ceux de pommes de terre sont souvent très chargés en pili pili!), ou des oeufs durs.

Pour une cuisine un peu plus consistante, tournons-nous vers les haricots (ibiharage) et la banane verte (ibitoke) parfois mélangée à des spaghettis. Il faut y ajouter du riz, souvent importé de Tanzanie. On prépare aussi de la verdure : de l'isombe (feuilles de manioc pilées, bon courage pour piler ça chez soi!) et un de mes plats préférés, qui me coûte 4 heures de cuisine à chaque fois, les ilengalenga. Cette sorte d'amarantes (cousines des épinards) se dégustent avec une sauce tomates-oignons-farine d'arachide qui en révèle toute la saveur. Certains d'entre vous ont eu l'insigne privilège de goûter à ce plat cet été, à mon retour en France, et ont semblé apprécié ! Tous ces plats très « typiques » de la cuisine paysanne burundaise se savourent aisément dans les petits restaurants que l'on trouve presqu'à tous les coins de rue, qui fonctionnement comme des cantines, et qui vous remplissent le ventre en 10 min pour la modique somme de 800 Fbu (0,50€). Attention : ces restaurants servent rarement de l'alcool.

Ces petites cantines servent aussi de la viande en sauce. De fait, il faut dire qu'ici, le steak n'est pas tout à fait une spécialité, la viande étant souvent totalement saignée. On mange donc du boeuf ou de la chèvre bouilli(e) puis frit(e) puis recuit(e) dans sa sauce. Autant vous dire qu'avec cette complexe préparation, ce n'est pas ce que je me cuisine tous les jours !

On peut aussi déguster ces viandes en brochettes, nomales ou mixtes (avec viande et foie ou rogons), simples ou accompagnées de frites de pommes de terre ou de bananes, le tout arrosé d'une bonne primus ou d'une amstel tiède. Ce rendez-vous incontournable de la sociabilité burundaise se déroule dans les fameux cabarets (vous vous rappeler sans doute de Chez Priscille!), qui se résument souvent à quelques tabourets installés devant un contener face au cadavre pendu de la chèvre que vous êtes en train de déguster, miam !

En zone rurale, ces cabarets sont plus rustiques et ne vous servent souvent que quelques primus chaudes mais surtout de la bière de banane (urwawa) ou de sorgho (sorte de bouillie, plus ancienne que celle de banane, mais un peu indigeste). Il faut bien dire que la bière au Burundi, sous toutes ses formes, est sans conteste l'équivalent du vin en France : un véritable emblème national! En effet, vous remarquerez sans doute que toutes les maisons de la campagne burundaise sont signalées par une ceinture de bananiers. Si l'usage de ces bananes pour la nourriture est fort probable, leur contribution à la fabrication de la bière de banane est, elle, incontestable. L'impact de la consommation d'alcool sur l'alcoolisme chronique, la paupérisation des ménages et les violences domestiques aussi, malheureusement.

Pour une cuisine un « peu » plus élaborée, surtout musulmane en fait, il faut chercher vers le pilau, cette préparation à base de riz aux épices et de viande. Enfin si vous avez un peu de patience et que vous êtes prêts à attendre entre 45 min. et 1h30, n'hésitez pas à vous diriger vers des restaurants un peu plus standings, où l'on prépare du ragout de chèvre, des demi-poulets aux sauces variées, des omelettes (qu'il n'est pas rare de voir écrit « omerettes » en raison de la confusion systématique en kirundi entre le [l] et le [r]; essayez donc avec « élections »!), et surtout les poissons du lac Tanganyika ! Au menu, mukeke grillé ou sangala en sauce (poivre vert ou noir, champigons-crème, poireaux-crème, etc.) : un délice ! Vous arroserez le tout de bière (seulement si le restaurant n'est pas musulman), de sodas et de fruito (jus de passion ou d'ananas) mais ne comptez pas trop sur le vin!

Si ces délices de la gastronomie burundaise ne vous satisfont pas, vous trouverez quelques restaurants chinois, italiens, indiens, français, ethiopiens, etc. mais seulement à Bujumbura.

3 commentaires:

  1. whaou !!!!! disons; vraiment chapeau pour la description, je salive deja .

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  2. Je salive justement aussi, je suis en France et mes amis veulent que je leur prépare un plat burundais je suis un peu paumé je sais pas quoi leur faire. Je vais peut-être aller chercher des bananes plantains que je leur mettrais avec des "ibiharage" (haricots) lol, histoire des les changer complètement, merci pour le partage en tous cas

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  3. Maxou, salut. tu es toujours à Ngozi? je t'apprends que j'y ai été moi aussi pour y dispenser le cours de "Stylistique et composition" l'année qui a précédé ton arrivée. ILe doyen de la fac(Ildephonse m'a parlé de toi. Je suis content de lire toon article sur ton blog.
    Il est intéressant. Pour le moment, je suis à Bruxelles (ULB) en doctorat. Mon nom est Rémy Ndikumagenge. adresse Mail remmage@yahoo.fr
    Merci.

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