jeudi 10 novembre 2011

HOME SWEET HOME IN BURUNDI


Ma vie quotidienne à la maison, j'aurais dû la raconter il y a bien longtemps. L'occasion ne s'était pas présentée...avant aujourd'hui !! Pour me rattraper, laissez-moi vous parler de ces multiples bonheurs et tracas qui font qu'on se sent si bien chez soi !

LA COLOCATION

La colocation, ce n'est pas facile tous les jours ! Une lapalissade me direz-vous ? C'est vrai, mais il faut avouer qu'au cœur de l'Afrique, cela prend une toute autre dimension.

Il faut d'abord compter avec le fait qu'ici, on ne choisit pas vraiment ses colocataires. En l'occurrence, à Ngozi, il y a une maison pour les professeurs volontaires de l'université où nous sommes tous tenus de vivre. Or autre lapalissade : on n'est pas tous fait pour vivre ensemble, même avec des gens qu'on apprécie beaucoup, surtout lorsque l'on vit, on sort et on travaille tous ensemble. Les relations deviennent tout de suite beaucoup plus (trop) intenses et il est difficile de trouver des espaces de décompression. C'est un peu LOFT STORY, avec les caméras et surtout la piscine en moins ! ;-)

De fait, même si les horaires de travail et de sortie (par la force des choses puisque la plupart des bars ferment à 22h) sont les mêmes, les colocs ne vivent pas nécessairement au même rythme. Essayer de vivre à la cool dans un maison où l'un des colocs est très pointilleux sur l'organisation ou l'hygiène n'est pas toujours aisé. Vice versa : l'insouciance des uns peut déranger l'hyperactivité et le perfectionnisme des autres, en particulier lorsque l'on n'a personne (ou presque) pour s'occuper de la maison.

LA DOMESTICITÉ

Les « grooms », parlons-en ! Chez nous, hormis le cuisinier – Pierre – qui vient 3 matins par semaine depuis 1 mois, nous n'avons que notre vieux « zamu » (gardien) Julien, qui vit à la maison et la garde du coup 24h/24h. Il s'occupe aussi du jardin, du ménage du sol dans la maison et de la lessive (on n'a pas de machine à laver le linge, bien entendu!) pour un salaire mensuel de 60 000 Bif (37 euros). Certains amis en provenance de l'Europe et qui sont passés par ici ont été troublés par les conditions de vie de ce pauvre monsieur d'un soixantaine d'année.

Pourtant, c'est bien Julien, père et grand-père, chef de famille, qui a souhaité venir s'installer à la maison – qu'il ne gardait auparavant que le jour – lorsque notre gardien de nuit est parti. Pour lui, c'était une aubaine : il doublait son salaire et n'avait plus à payer le loyer de la chambrette qu'il louait en centre-ville. Il est logé de façon très spartiate, c'est vrai, mais dans une bâtisse en dur, quand la plupart des gardiens ici sont logés dans des cabanes en roseaux ou en toile. Sans compter que les nouveaux colocs viennent de lui offrir une porte, qu'il jouit gratuitement de l'eau courante extérieure, et que depuis 1 mois et demi, on a installé l'électricité dans sa petite cahute (notez que 80% de la population burundaise n'a accès ni à l'électricité, ni à l'eau courante). Enfin, son salaire est très largement supérieur à celui des gardiens du voisinage (entre 15 et 30 000 Bif par mois maximum). Seules les compagnies de gardiennage paient parfois – pas toujours – plus.

Bref, malgré l'indignation de mes compatriotes, j'affirme sans honte que notre gardien est plus que convenablement traité. Le choyer davantage risquerait de lui attirer des jalousies, et de fait, beaucoup d'ennuis. Je dois aussi ajouter que plus les « bazungu » traitent beaucoup mieux leurs gardiens que les autres, sans se préoccuper de la façon dont les gens vivent ici, plus ils entretiennent cette idée que les blancs ont beaucoup d'argent, dont ils n'ont que faire, et que c'est bon de les faire banquer. Les Burundais ne sont pas fous : si les blancs paient systématiquement plus que les Burundais, ils n'iront plus se faire embaucher chez leurs compatriotes, ou ils demanderont plus cher à des familles qui n'auront pas les moyens de payer. Ceux qui n'auront pas trouvé leur place chez un blanc refuseront alors de travailler pour un salaire plus faible, et préféreront ne rien faire... Je crois que je n'ai jamais aussi bien compris l'adage « L'enfer est pavé de bonnes intentions » qu'avec la façon de traiter les gardiens ici au Burundi.

LA CUISINE

Le dernier aspect de la vie à la maison, c'est évidemment la nourriture ! Ceux qui me connaissent savent que c'est un loisir et un plaisir de tout premier ordre pour moi ! Si vous êtes un fidèle de ce blog, vous aurez déjà eu un aperçu de la gastronomie burundaise et de la diversité de l'offre de restauration ici à Ngozi. Alors vous aurez compris que l'envie d'aller au restaurant est moins pressante qu'à Bujumbura ou à Paris ! De même, si vous êtes pressé, mieux vaut éviter le resto, où il n'est pas rare d'attendre une heure (et jusqu'à une heure et demie) pour obtenir son plat.

Alors on se met à la cuisine ! Vous n'imaginez pas les progrès que j'ai fait dans ce domaine depuis que je suis arrivée au Burundi, c'est inouï : pancakes, gnocchis, dulce de leche, curry de poisson, etc. Je suis devenue une cuisinière hors pair (sans me vanter bien sûr!). Le seul problème, c'est que les marchandises peu diversifiées et les horaires d'ouverture restreints des kiosques à Ngozi oblige à un minimum d' « anticipation », au risque de se retrouver l'estomac vide à 22h parce qu'on n'a rien prévu pour dîner et que tout, restaurants y compris, est fermé.

Par ailleurs, ici, pas de plats préparés, ni même de chips ou de boîtes de conserve. Il faut tout (ou presque) acheter frais et tout cuisiner. La cuisine devient alors vite chronophage, alors même que certains soirs, en rentrant épuisés du travail, on n'a qu'une seule envie : se mettre en pyjama et déguster une blanquette de veau déjà préparée et rechauffée au micro-ondes et une soupe en brique, le tout devant un bon film. Voilà une situation qui vous transforme rapidement en véritable machine à planifier : les menus, les courses, les tâches ménagères...ça n'en finit plus ! C'est que cela semble la seule façon de préserver un peu son confort. Les anciens se sont déjà adaptés, mais les nouveaux venus ont tendance à se sentir un peu agressés par si peu d'improvisation.

Voilà, vous savez l'essentiel ! La vie à la maison, c'est pas tous les jours dimanche, mais on ne peut pas trop se plaindre non plus quand on vit dans un 200m2 avec un petit jardin plein de basilic et de menthe, une terrasse couverte, un hamac et un super transat ! Home sweet home !

dimanche 11 septembre 2011

READING AMAZING LITERATURE IN BURUNDI

Aujourd'hui, petit aparté littérature politique. Je viens de découvrir un auteur lumineux, Abelwahab Meddeb, penseur musulman, détracteur de Tariq Ramadan (notez qu'on connait bien plus que le second que le premier, comme quoi les médias français nous montent bien ce qu'ils veulent que l'on voit de l'islam  français) et qu'il me semblerait judicieux de lire (si vous souhaitez en savoir plus: http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdelwahab_Meddeb). 

L'article analyse la difficulté d'acclimatation de l'islam dans le France d'aujourd'hui. C'est extraordinaire d'intelligence, j'espère que vous apprécierez. 
 
Ne pas jouer identité contre identité
Par Abdelwahab Meddeb

La place de l'islam dans l'Europe oblige à interroger à nouveaux frais quelques « invariants » de la culture européenne et de l'islam. La réussite politique est née en Europe de genèse chrétienne qui a assuré de manière spectaculaire la grande séparation entre la religion, la politique et le droit. Mais, dans l'islam, si la consubstantialité du politique et du religieux a longtemps été forte, elle n'en constitue pas moins une donnée qui peut ête déconstruite.

Je crois qu'en Europe, aujourd'hui, il faut abandonner tout autant l'idée de la religion vraie que celle du dialogue inter-religieux, inopérant, pour vivre « l'éthique de la substitution », se mettre à la place de l'autre. C'est une belle éthique parce qu'elle appartient aux trois traditions monothéistes. La tradition chrétienne, de Joseph de Maistre à Huysmans et Bloy, va compter avec Louis Massignon, un chrétien qui s'est vu dans le miroir de l'islam. Massignon sait en effet que la substitution est aussi un terme technique du soufisme. De même que de nombreux chrétiens, dans la tradition de Charles de Foucauld, vivent cette éthique de la substitution dans leurs rapports avec l'Islam. Lévinas, lecteur de Bloy, a été instruit de la substitution et en fait le concept fondateur de son éthique, en accordant une place essentielle à l'hospitalité, à l'étranger et à l'autre. Quand leur peur de disparaître et le repli identitaire menacent les trois traditions monothéistes, il est bon de rappeler les vertus de l'éthique de la substitution.

Le lit du fanatisme

Mais qu'est-ce que cela veut dire, concrètement, aujourd'hui, dans l'horizon d'une réflexion sur la place et la vocation de l'islam dans les sociétés européennes contemporaines ? Aujourd'hui, des musulmans français écrivent sur l'islam avec une volonté d'adapter leur « être-là » face à cet impossible qu'est censé représenter l'islam par rapport à leur culture et à leur vie dans la société française. Ils prônent un islam moderne, un « islam des Lumières » même si l'expression est galvaudée. Ils sont même en train de changer de catégories de pensée, et pas seulement en raison de leur appartenance à l'ère postcoloniale. Leur contribution dépouille l'orientalisme du soupçon politique. L'islamologie n'est plus une science orientaliste, mais une science internationale à laquelle participe de nombreux chercheurs d'origine musulmane. C'est un immense progrès. L'islam est une affaire européenne.

C'est aussi une affaire française. Mais quand les Français ont peur de l'islam, comme ces temps-ci, ils oublient que ce qui constitue la France, c'est une orthogonale où se croisent, dans les années 1940, l'Algérie et l'Allemagne. La question allemande a été réglée par l'Europe. La question algérienne travaille, en revanche, sourdement notre réel à travers la présence inquiète de l'islam. J'en veux pour preuve le rapport parlementaire de Tocqueville sur l'Algérie. Son mérite, tout colonialiste qu'il fût, est d'avoir pensé l'islam comme une question française. Dans son rapport, il explique que la France ne sait pas gérer l'islam car elle traite avec un personnel culturel musulman dont on pardonne l'ignorance en raison de son obéissance. Selon le diagnostic de Tocqueville, la France est en train de déshonorer les principes de 1789 en Algérie. Et il lance cet avertissement : une politique saine à l'égard de l'islam devrait être double ; elle devrait rappeler, d'abord, aux musulmans ignorants et amnésiques la complexité et la sophistication de leur tradition théologique ; les initier ensuite à une sorte de dispositif juridique pour les acclimater à l'esprit du droit français, en leur démontrant que l'adhésion à ce droit est conciliable avec leur foi. Or, tout au long de l'histoire du colonialisme, c'est le contraire qui a été prôné. Cette politique contribue fortement à l'inadaptation des musulmans d'aujourd'hui. Lors des émeutes de novembre 2005, nous avons beaucoup parlé des départements du 92 et du 93. Il est piquant que ces deux chiffres-là, précisément, aient désigné également, jusqu'en 1962, les départements d'Oran et de Constantine...

Tocqueville terminait d'ailleurs son rapport en notant que, en privilégiant l'ignorance et l'obéissance, on faisait le lit du fanatisme, et que le fanatisme, on ne savait ni ne pourrait le gérer. En France, en 2011, il n'est pas malin de continuer à jouer identité contre identité. Les identités sont mêlées, on n'a pas à situer l'identité française en confrontation avec l'identité islamique : c'est faire le jeu des lepénistes d'une part, des islamistes d'autre part, au moment où le printemps arabe n'a cessé de brouiller les frontières identitaires.

À lire : La Maladie de l'islam (Seuil)


Ma conclusion: les nationalistes européens et les islamistes wahabbistes partagent les mêmes convictions: l'islam est incompatible avec la modernité politique et sociale. Chaque partie crient à la guerre de conquête lancée par l'autre, et ils ne cessent de se donner mutuellement raison. Entre les deux, les musulmans modérés, en recherche identitaire, ne savent alors plus à quel saint se vouer. L'Europe a une responsabilité historique d'aider l'islam à évoluer, plutôt que de le contraindre à un repli identitaire qui finira par fracturer irrémédiablement ses sociétés.

Il faut être  clair: ou l'on assume le fait que l'Europe est devenue un terre de brassage culturel et on fait ce qu'il faut pour ce que ça marche; ou on fait comme les israéliens: on vire tous les arabes (même si ils sont ici chez eux) pour recréer une société homogène. Moi, j'ai choisi le projet de société qui me fait rêver! et vous?

mercredi 17 août 2011

EVERYTHING IS SECRET IN BURUNDI


« Ibanga » (le secret – en kirundi) est un mot clé pour comprendre la culture de ce petit pays de montagnes enclavé au coeur de l'Afrique qu'est le Burundi. Quant à moi, avant d'attérir ici, j'avais imaginé une culture exhubérante et extravertie. Je me souvenais du son des tamtams décrits par tant d'écrivains, ces tamtams de l'Afrique qui permettaient de diffuser les nouvelles plus vite que le vent.

Tout est très différent ici, tout du moins dans le principe. Le secret a ici un sens bien particulier. Il ne s'agit pas seulement de l'information, mais surtout des émotions. D'aucuns disent que les Barundis sont hypocrites et ne disent jamais ce qu'ils pensent vraiment, qu'ils approuvent tout en face et critiquent tout par derrière. La réalité est bien plus complexe.

Un petit exemple ? C'est très simple. Voyez les surnoms d'un grand nombre de partis politiques au Burundi : CNDD-FDD Abagumya-banga, UPD Zigami-banga, etc. Tous ces noms célèbrent « ceux qui savent garder le secret ». Curieux pour des partis politiques dont l'objet est tout de même de conquérir le pouvoir pour gouverner et donc gérer la chose publique. Alors que je demandais plus d'explications sur ce qui me paraissait une aberration incompréhensible, on m'a expliqué qu'il s'agissait moins de la capacité à savoir garder des secrets – qui pourtant, il est vrai, est une qualité indispensable pour obtenir le pouvoir et surtout le conserver – que de la qualité de savoir contenir et contrôler ses émotions et ne pas se laisser aller à des coups d'éclats. Voilà un principe de la pratique politique qu'un certain président de la République française en 2011 ferait bien d'étudier de plus près, n'est-ce pas ?!

De fait, la culture du secret, à l'inverse de ce qui s'observe aujourd'hui dans les sociétés occidentales, a une connotation très positive chez les Barundis. On raconte que le roi Mwezi Gisabo (fin XIXe siècle – début XXe siècle), alors qu'il était pourchassé par le colonisateur allemand, s'était réfugié sur une colline à quelques kilomètres de la capitale royale Muramvya. Les habitants de la colline cachèrent si habilement leur souverain que les Allemands y passèrent sans le trouver. En signe de reconnaissance pour avoir su « garder le secret » de sa présence parmi eux, Mwezi Gisabo accorda aux habitants l'honneur de pouvoir nommer leur colline « Banga ».

Aujourd'hui encore, un homme cherche à épouser une femme « discrète », qui n'ira pas crier sur tous les toits les problèmes du ménage ! Autre exemple : devant des invités, les enfants bien éduqués ne parlent de choses ménagères à leurs parents qu'à l'oreille. Une chose qui nous semblerait à nous d'une impolitesse inqualifiable !

À ce trait de caractère tout à fait typique des Barundis, on trouve bien certains avantages. Dans la rue, il est très facile de reprérer quelqu'un qui a trop bu à plusieurs mètres de distance : c'est le seul qui crie en se tordant de rire et en faisant de grands gestes ! Mais surtout, l'obsession de fuir les conflits limite considérablement les crises personnelles dans le travail, l'ambiance y est presque toujours assez bon enfant grâce à l'incroyable faculté (dont nous avions déjà parlé) des Barundis à rire de tout.

Cependant, la liste des inconvénients reste à mon avis plus longue que la précédente. De fait, dans les relations de travail comme dans la vie privée, il est très difficile d'obtenir des critiques franches, ce qui rend parfois la progression professionnelle et/ ou personnelle assez difficile. On se sent souvent livré à soi-même ! De plus, le sceau du secret qui s'appose peu ou prou sur toutes les conversations a tendance à créer d'insurmontables obstacles à la circulation de l'information. D'où de terribles pertes de temps à chercher une information, des doublons, des projets qui restent en suspens plusieurs semaines parce qu'on ignore que certaines décisions ont été prises, etc. Bref, une culture du secret qui ne facilite pas la communication et me semble être un frein culturel d'importance pour le développement du pays.

mercredi 3 août 2011

TRADITION AND MODERNITY IN BURUNDI


La tension latente que l'on sent entre tradition et modernité au Burundi semble refléter une tension commune à la plupart des cultures africaines. En effet, avec la décolonisation, la tradition est devenue ce rempart infranchissable contre l'acculturation par la culture dominante de l'ancien colonisateur. Elle a été défendue en bloc, sans distinction, au nom du relativisme culturel, nouvel excès idéologique qui a succédé à la hiérarchie des civilisations et au drawinisme culturel.

Mon boulot de professeur d'université a cela de passionant qu'il me met en permanence au contact des individus les plus concernés par cette tension : les jeunes ! De fait, à chaque débat avec mes étudiants sur des questions de société tel que « faut-il légaliser la prostitution? » ou « faut-il dépénaliser l'homosexualité ? (pénalisée au Burundi depuis la réforme du code pénal de 2009), l'argument du respect de la coutume burundaise surgit immanquablement.

Ces jeunes, contrairement à ceux de chez nous, ne trouvent rien de « cool » à se rebeller contre la tradition et les coutumes de leurs parents. Au contraire, plus vous vous conformez à ces règles sociales, plus vous attirerez l'admiration et la sympathie de vos camarades et de la société toute entière. Drôle de schéma par rapport à la jeunesse occidentale ! Ici, les jeunes aiment à entretenir la tradition. J'en veux pour preuve l'engouement de nombre d'entre eux pour l'art des tambourinaires ou pour les danses traditionnelles. Chaque université a sa troupe de joueurs de tambours et son club de danse.

La société dans son ensemble valorise davantage la sagesse de l'âge que l'innovation portée par la jeunesse. Être jeune, c'est être immature, voleur, menteur. Il faut entendre mes collègues parler des étudiants, à qui on ne peut rien confier, ou encore ma propriétaire vanter les mérites d'avoir un gardien d'un certain âge, les plus jeunes ayant une fâcheuse tendance à vider vos tiroirs. Voilà qui en dit long sur le conservatisme social et culturel de la société burundaise !

C'est un aspect de la culture de ce pays qui ne m'était pas apparu à priori de façon cohérente, mais au fur à mesure, je ne peux m'empêcher de voir toutes les pièces du puzzle s'assembler. En me penchant plus sérieusement sur la question, une évidence m'est apparue : l'Afrique n'a pas connu sa révolution « libertaire », son « mai 68 », son printemps de la jeunesse. Ici, les changements viennent d'en haut. Rares sont les jeunes qui se sentent la capacité ou même la légitimité pour prendre des initatives révolutionnaires. À mon avis, cette défiance vis-à-vis de la jeunesse – alors même qu'elle représente plus de 40% de la population – et des nouveautés qu'elle pourrait porter explique en partie l'inertie sociale de la société burundaise en particulier, et des sociétés africaines en général. Ça et le poids prépondérant d'une religion de la vieille école – catholique et protestante au Burundi, islamique ailleurs.

Pourtant, l'aspiration à la modernité est bien présente, il n'y a aucun doute là-dessus. D'abord parce que, même si la plupart des jeunes agissent en accord avec les coutumes, certains ne se privent pourtant pas de commentaires pour dénoncer des pratiques d'un autre temps – comme celle de chasser une fille-mère de la maison avec son enfant. Ensuite parce que la généralisation progressive de l'accès aux Nouvelles technologies de l'information et de la communication fait l'unanimité chez les burundais : vive les portables, les ordinateurs, l'internet et la télévision ! Enfin, parce qu'entre rejet et fascination, la culuture dominante – désormais américaine – a largement pénétré les pratiques culturelles de la jeunesse urbaine, notamment au travers du cinéma, de la musique et de la danse.

La tension qui résulte de cette double aspiration – au respect des coutumes et à l'entrée dans la modernité – n'est pas toujours source de conflit et produit parfois des effets aussi originauxque plaisants ! L'exemple que j'ai en tête est celui qui m'a poussé à écrire ce billet : une soirée dans une boîte en plein air à Bujumbura – le Kibira Bar pour ceux qui connaissent – où des démonstrations de danses traditionnelles sur des airs tout ce qu'il y a de contemporains alternaient avec des performances de hip hop et de salsa acrobatique ! Il reste à souhaiter qu'à l'image des discothèques de la capitale, la société burundaise, dans cette lutte silencieuse entre tradition et modernité, saura garder le meilleur des deux!

lundi 1 août 2011

BEING A YOUNG FRENCH LIBERAL IN 2011 IN BURUNDI

« Il n’est que 11 heures et j’ai déjà mal au cœur ». C’est la pensée qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai découvert, horrifiée et avec un peu de retard, ce qui s’était passé à Oslo le 25 juillet 2011. Les attentats de Norvège et leur origine m’ont noué l’estomac. J’avais la gorge serrée comme en relisant l’histoire de l’Allemagne, en arrivant au chapitre de l’accession d’Hitler au pouvoir, et en y voyant déjà se profiler les chambres à gaz de 1943. Comment ne pas trouver terrifiantes les allures d’antisémitisme du début du XXème siècle que revêt l’anti-islamisme de ce jeune fasciste de la vieille école, qui s’est vraisemblablement trompé de siècle ? Comment ne pas voir dans le génocide des musulmans qu’il planifie pour 2083 des allures de « solution finale » qui font froid dans le dos? Comment ne pas avoir l’impression désagréable que l’histoire se répète dans ses aspects les plus sombres?
Pour ma part, j’ai ressenti cette même angoisse anticipatrice, ce même effroi face à l’oracle de Cassandre, face à ce qu’on ne voit pas encore et qui, pourtant, va inéluctablement arriver. Cet acte fou – et pourtant inspiré par le plus grand pragmatisme, au regard du manifeste particulièrement structuré qui l’annonce et l’explique – laisse entrevoir les conséquences à moyen terme des politiques de plus en plus paranoïaques dont nous abreuvent quotidiennement nos politiciens.
Cet acte, qui relève encore – Dieu merci – de l’exception, n’a pourtant pas produit, en particulier chez les élites politiques de la droite européenne, un véritable effet de surprise et d’incompréhension. Je dirais même plus que c’était comme si ce meurtre de masse avait suscité franchement plus de rejet de par ses conséquences que de par ses motivations. Si tant est que je doive prouver cette impression, il suffirait d’écouter le commentaire de M. Jacques Coutela, candidat du Front National aux cantonales de mars dans l'Yonne, ou même celle de Jean-Marie le Pen lui-même, sur le sujet. http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/07/31/aubry-condamne-les-propos-de-jean-marie-le-pen-sur-oslo_1554642_823448.html#ens_id=1554589
Or, si l’on se doit de condamner sans hésitation ce massacre sadique qui reflète un mépris intolérable pour la vie humaine, il convient de se pencher de toute urgence sur les motifs de tant de cruauté, motifs qui ont toute l’apparence de la plus grande rationalité. Pardonnez mon impudence, de parler d’un manifeste de plus de 1500 pages dont je n’ai lu qu’un bref résumé, mais si j’ai bien compris le principe, ce double attentat avait pour objectif d’éveiller les consciences et de lancer un grand plan de lutte contre « le génocide culturel européen » et « l’émasculation du mâle européen », en combattant par TOUS les moyens « l’islamisation et la féminisation de l’Europe » . Force est de constater que ces objectifs résonnent à mes oreilles d’historienne comme d’effrayants rappels de l’idéologie fasciste dont on sait ce qu’elle a conduit certains hommes à faire à d’autres hommes au siècle dernier, portant un sérieux coup à l’idée qu’on se faisait de la notion d’humanité.
D’aucuns diront que cette idéologie néo-fasciste n’est que le fait d’une très petite minorité, certes bruyante, mais qui ne reflète nullement l’opinion du plus grand nombre. Moi, je constate seulement que depuis 10 ans, les citoyens européens usent de leur droit de vote pour donner de plus en plus de poids politique aux extrêmes droites nationalistes, protectionnistes, corporatistes, et franchement un peu racistes. Je constate aussi que les droites libérales et démocrates européennes, derrière des sermons pro-européen et pro-mondialisation qu’elles vont dispenser de par le monde, adhèrent de plus en plus à ces idées de fermeture et d’isolationnisme et sont par exemple prêtes aujourd’hui à revenir sur les conditions de libre circulation des personnes au sein de l’espace Schengen.
Je constate enfin l’atmosphère de défiance et de pessimisme qui ne cesse de s’aggraver depuis quelques années dans de nombreux pays européens, et les mesures stériles mais très symboliques que les gouvernements prennent pour apaiser les peurs qu’ils alimentent eux-mêmes chez leurs concitoyens. J’en veux pour preuve l’attitude du gouvernement français, d'abord avec le discours de Genroble en 2010 : http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/07/30/ce-que-nicolas-sarkozy-a-fait-du-discours-de-grenoble_1553877_823448.html . Aujourd'hui, alors que l'UMP était arrivé au pouvoir avec un discours de lutte contre l’immigration illégale, le gourvernement annonce son intention de lutter contre l’immigration légale – conduisant par là-même – volontairement ? – à un amalgame extrêmement dangereux entre immigration et illégalité – par des mesures de limitation des emplois accessibles aux immigrés, au nom de la lutte contre le chômage. Or les visas de travail en France ne concernent que 20.000 personnes par an, le nombre d’emplois libérés par ses mesures chaque année sur l’ensemble du territoire français ne serait que de 10 à 12 000, tandis que le nombre de demandeurs d’emplois déclarés a depuis longtemps dépassé les 3 millions http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201525732942-gueant-reduit-de-moitie-la-liste-des-metiers-ouverts-aux-etrangers-197734.php Autant dire ce que ces mesures ont autant d’effet que de pisser dans un violon.
Alors pourquoi le gouvernement se donne-t-il la peine de les prendre et surtout de les médiatiser à ce point ? Vraisemblablement pour le symbole, pour le message qu’elles renvoient aux concitoyens et aux candidats à l’immigration: « on ne veut plus d’immigrés chez nous ». Pourquoi ? Officiellement, pour donner de l’emploi aux français. Or vous avez constaté, comme moi, la profondeur de l’impact de ces mesures sur la lutte contre le chômage. Par ailleurs, permettez-moi de souligner ici l’incohérence idéologique de ces mesures, et par extension, du positionnement des deux grandes tendances politiques françaises en matière d’immigration. Explications : alors que la théorie socialiste de la lutte contre le chômage passe par le partage de l’emploi disponible (voir les principes qui ont prévalu à la mise en place des 35 heures et qui justifient aujourd’hui une lutte acharnée contre les heures supplémentaires), la gauche française a bien du mal à se positionner sur une politique migratoire cohérente, autrement dit qui devrait limiter l’immigration par le travail pour éviter de voir plus de candidats à l’emploi se partager le même gâteau. De l’autre côté, la théorie libérale de la relance économique s’appuie sur le fait que le travail des uns génère du travail pour les autres et que la création d’emplois est exponentielle. C’est bien pour cela que la droite française devrait être aux avant-postes pour défendre l’immigration par le travail, puisque le travail des immigrés génère théoriquement du travail pour les autres, y compris les français. Et pourtant …
Alors encore une fois : pourquoi ces mesures inutiles mais si chargées de sens ? Il semble qu’il s’agisse bien plus d’une tentative de préserver notre culture d’attaques imaginaires lancées par des ennemis extérieurs qui tenteraient par tous les moyens de nous atteindre de l’intérieur – ce genre d’exercices ne vous rappelle rien ? Il suffit de se pencher sur le débat – aux relents de nationalisme du plus bas étage – sur la suppression de la bi-nationalité. Après avoir dit en passant que cette mesure irait à l’encontre totale de la tendance mondiale d’acceptation de la bi-nationalité, et ramènerait la France au niveau de pays en développement comme la Tanzanie en matière de politique de naturalisation, je veux aussi souligner l’aberration du principe qui motive cette mesure : on serait moins patriote en ayant deux nationalités ? M. Sarkozy aurait-il oublié d’où vient son père ? Et si moi, je veux prendre la nationalité burundaise pour pouvoir y travailler plus facilement et pour témoigner de mon attachement et de mon engagement au service de ce pays, devrais-je donc renoncer à ma nationalité française ?
Vous voulez que je vous dise ? Je me suis toujours sentie très fière d’être française, fière de ma culture, de ma langue, de l’histoire de mon pays, de sa richesse politique et intellectuelle, de sa tradition d’accueil et de promotion des droits humains, etc. Pour moi, être française, c’est témoigner en paroles et en actes de ce que la France a de meilleur. Ces derniers temps, je dois avouer que ça devient de plus en plus difficile d’en tirer une quelconque fierté … Vous croyez que je mérite qu’on me retire ma nationalité pour cela, ou parce que je songe à prendre celle de mon pays d’adoption ? Vous croyez que je suis victime de la dilution de ma culture ? De l’immigration, de l’islamisation, de la féminisation et du multiculturalisme européens qui m’obscurcissent l’esprit?
Je finirai ce manifeste antifasciste et cet appel à l’humanisme et à l’apaisement social par une prière, que j’adresse à ceux qui nous dirigent : rendez-moi à nouveau fière d’être française, d’être européenne !! Cessez donc de prendre des mesures à la con qui nous coûtent cher, qui ne nous rapportent rien, qui créent un climat délétère de méfiance vis-à-vis de l’étranger – qui par ailleurs n’en est pas toujours un, même s’il en a l’air, hein – et sur lesquelles il faudra de toute façon revenir d’ici 10 ans pour rétablir l’équilibre démographique entre les non-actifs et les actifs qui vont payer pour leur retraite ou leur assurance chômage. Redonnez-donc à l’Europe en général et à la France en particulier, un vrai projet de société, cohérent avec les discours d’ouverture et d’intégration – humaines et économiques – qui ont animé la construction européenne et certains aspects de la mondialisation, cohérent de manière interne et surtout, qui laisse augurer un avenir paisible, rassurant et enthousiasmant !
En vous remerciant,
Cordialement,
Une citoyenne du monde en colère


dimanche 20 mars 2011

TRAVELLING IN BURUNDI

Après avoir reçu plusieurs visites et surtout avoir assisté à une conférence passionnante sur les perspectives du tourisme au Burundi, me voilà devenue une vraie petite tour operator!! C'est pourquoi j'ai décidé de proposer ici un petit circuit d'une quinzaine de jour à des backpackers plus curieux que d'autres qui auraient envie de découvrir le Burundi à petits prix. Bien entendu, le circuit peut être inversé, et peut aussi inclure plus ou moins d'étapes. A vous de vous l'approprier ! PS : l'auteur de ces lignes n'a évidemment aucune action dans les restaurants et hôtels qu'elle recommande!

JOUR 1 : BUJUMBURA
AÉROPORT : A l'heure où ce post est publié, un trajet aéroport-centre-ville coûte entre 15.000 et 20.000 BIF. Vous pouvez faire du change à l'aéroport, à condition de ne pas arriver à 2h du matin. Mais attention, le taux de change n'est pas toujours très intéressant. Si vous pouvez vous le permettre, autant aller faire du change en ville. A proximité du marché central, rue de l'Amitié, de nombreux bureaux de change sont à votre disposition. Le plus avantageux : le Peace Exchange. ATTENTION : n'acceptez jamais de changer votre argent auprès des changeurs à la sauvette qui pullulent aux abords du marché.
Penser à apporter un téléphone débloqué pour acheter une carte sim locale sur place. Il vous en coûtera 1.000 BIF et un séjour nettement simplifié. On vous conseille la compagnie Léo, dont le siège se situe place de l'indépendance, car elle dispose du réseau le plus étendu du pays.

LOUER UNE VOITURE : pour voyager au Burundi, 2 solutions, en fonction de vos moyens, de la durée de votre séjour et de votre seuil de tolérance à la promiscuité et aux attentes interminables. Vous pouvez choisir de voyager par les transports collectifs, très longs, qui ne vont pas partout – vous le verrez dans la suite – mais qui vous font immanquablement plonger dans l'atmosphère du pays et sont incontestablement moins cher. Si vous avez peu de temps, un peu d'argent et peu de patience, préférez la location d'un 4x4 avec chauffeur (indispensable), qui vous facilitera grandement le séjour. En revanche, il faut prévoir de doubler votre budget. Nous, on conseille l'agence LOVECO, qui loue une jeep 60.000 BIF par jour (chauffeur et ses frais inclus)+ l'essence (qui est actuellement à 2.000 BIF/le litre – soit un plein de la jeep à environ 180.000 BIF). Pour réserver, contactez Christian, le patron, au 79 921 283. Demandez Girafe comme chauffeur, il est extra et parfaitement francophone!

Pour circuler dans Bujumbura, vous trouverez assez facilement des taxis en journée. Le soir, mieux vaut commander. Vous pouvez demander à votre chauffeur du jour son numéro, ou appeler Maurice au 78 57 03 85.

HÔTEL : La liste est longue, nous la raccourcissons donc :
  • le Saga Résidence, juste à côté du marché. Un hôtel très central, donc forcément un peu bruyant, propre et abordable pour les standards de Bujumbura (à partir de 30 USD la chambre double). Le petit déjeuner n'est pas compris mais peut être pris sur place, sur une petite terrasse couverte assez agréable. Réservation : (00257) 22 24 22 25 – (00257) 79 922 514
  • Pour les petits budgets, le Centre communautaire Guest House, avenue de France, est aussi une solution : 7.500 à 15.000 BIF la chambre.
  • La solution médiane : l'Hôtel Christmas Club, à côté de la cathédrale et en face de la Documentation (les Renseignements). Les chambres à 15.000 et 20.000 BIF sont simples mais confortables, le cadre très agréable et la restauration fort appréciable et peu coûteuse ! Pour réserver : (00257) 22 21 47 19

LAC - PLAGE : Après sans doute une quinzaine d'heure d'avion, un petit repos s'impose. Vous pouvez prendre un taxi (2.500 BIF pour une course en ville, 4 à 5.000 BIF pour aller à la plage) pour vous rendre dans l'un des hôtels qui bordent le lac. Nous, on aime :
  • le Safari Gate pour son charme romantique : un hôtel sans plage mais avec de petites tables intimistes qui bordent le lac. Attention, à la tombée de la nuit, la vue imprenable sur le soleil couchant vous vaudra sans aucun doute de terribles piqûres de moustiques. Le week-end, le brunch à 4.500 BIF est une merveille !!
  • Le Saga Plage pour ses concerts le WE : tambourinaires l'après-midi, souvent reggae à partir de 19h.
  • L'Hôtel Club du Lac Tanganyika: pour l'Histoire et pour les paillotes au bord de la piscine. Une très bonne carte relativement abordable. Attention, baignade dans la piscine payante!
  • Le Bora Bora le dimanche : pour son brunch à volonté à 10.000 BIF de 10h à 12h et son buffet-déjeuner à 15.000 BIF de 12h à 14h. Ici, la baignade dans la piscine est gratuite.

PANORAMA : si vous avez choisi le Burundi pour fuir le farniente de la Costa Brava, vous pouvez aussi commencer votre découverte de Bujumbura par une prise de vue exceptionnelle en allant savourer une Amstel fraîche (toujours le préciser, on a souvent de mauvaises surprises en la matière, les Burundais préférant la bière tiède) au Belvédère, un restaurant chic perché sur les hauteurs de la ville (Kiriri). Les prix à la carte sont un peu prohibitifs, mais les plats et les vins font rêver (on peut bien se permettre un petit excès de temps en temps, au début ou à la fin du voyage!) et la bière reste abordable. Attention, les entrées sont très copieuses et le maître d'hôtel est un brin agressif dans sa manière de vendre, sachez dire non ! Autre lieu au panorama exceptionnel, pour aller prendre une bière seulement : l'hôtel Sun Safari, en plein cœur de Rohero. Pour regarder les matchs de football, c'est aussi un endroit à recommander.

JOUR 2 : SAGA REICHA – RUMONGE
Pour quitter Bujumbura en direction du Sud, il faut se rendre à la Gare du Sud, dans le quartier Kanyosha (3000 BIF depuis le centre-ville). Pour Reicha, en bus, comptez 2500 BIF ; pour Rumonge 3000 BIF

PLAGE : la plage de Reicha est l'une des plus belles du pays. Préférez le Blue Bay Resort pour vous étendre lascivement sur les chaises longues en bambou et piquer une tête dans le lac. La restauration sur place est abordable (12-15.000 BIF pour un plat), les pizzas absolument délicieuses, mais les chambres sont hors de prix (100 USD minimum!). En revanche, il existe une solution un peu plus économique : les tentes sur la plage, tout équipées et plutôt confortables à 30.000 Bif par personne (et non par tente!). Cela étant, il est nettement plus intéressant financièrement de quitter la plage vers 17h30 pour aller passer la nuit à Rumonge.

HÔTEL : à Rumonge, l'Hôtel Tanganyika Lodge, situé aux abords du lac, offre des chambres de 10.000 à 30.000 BIF, et une restauration simple et pas chère à savourer dans une petit patio couvert fort agréable. Réservation : 00257 77 017 766.

RESTAURANT : si vous ne le dégustez pas ici, autant ne le déguster nulle part ! Le Mukeke grillé est une spécialité du coin que vous pourrez goûter sans vous ruiner Chez David pour 5000 BIF. ATTENTION : comme presque partout à l'intérieur du pays, le service est assez long. Après le dîner, n'oubliez pas d'aller faire un tour le long de la berge, vous aurez peut-être la chance d'observer un alignement de flammèches s'agitant sur le lac : ce sont les pêcheurs s'attelant à leur tâche nocturne.

MARCHÉ DE PÊCHEURS : Rumonge ne ressemble à aucune autre ville du Burundi. Son marché de pêcheurs lui insuffle une animation unique, qu'il fait bon aller observer tôt le matin, au retour de la nuit de pêche ! Nez sensibles aux odeurs de poissons et oreilles facilement endolories par les cris des poissonnières, s'abstenir !

VISITE DE FORÊT DE LA KIGWENA : Une très jolie promenade de 2h dans un forêt pleine de charme, à la diversité végétale surprenante. ATTENTION : les moustiques y sont particulièrement voraces, couvrez-vous les jambes. Il vous en coûtera 5.000 BIF par personne l'entrée + 5.000 par groupe pour le guide. Pour réserver, contactez Melchior au 79 90 80 35.

VISITE DE LA FORÊT ET DES SOURCES THERMALES DE VYANDA : Une promenade exceptionnelle mais sportive, à la recherche des rares chimpanzés qui demeurent au Burundi. Gervais, le garde-chasse, prétend en avoir dénombré 130 ! Mais s'il est vrai qu'on observe aisément leurs nids, eux-même ne se laissent pas facilement approchés. Il est impératif de téléphoner deux jours avant pour que les pisteurs puissent repérer les familles. Des babouins sont aussi présents dans la réserve. Vous pourrez aussi profiter d'un panorama exceptionnel sur la côté du lac Tanganyika. Malheureusement, compte tenu de la faiblesse des moyens matériels et humains, il est très difficile d'empêcher les très nombreux trafiquants de bois de couper sauvagement les arbres, détruisant ainsi l'environnement. Après la forêt, Gervais vous guidera vers des sources d'eau chaude pleines de charme, dans lesquelles vous pourrez paisiblement vous délasser, à condition de ne pas trop craindre la chaleur ! Pour réserver, contacter Gervais au 79 830 870. Prix : 5.000 Bif, 10.000 Bif si vous voyez les chimpanzés. N'oubliez pas le guide !

JOUR 3 : NYANZA LAC
Après un petit tour dans Rumonge, un hiace (petit bus 18 places, dans lesquels on monte souvent à 24!) vous emmènera pour 2 à 3.000 BIF à la pointe sud du pays, à Nyanza Lac (Si vous venez directement de Buja, le trajet coûte 4.500 BIF). La route qui se déroule entre d'immenses palmeraies et le lac à l'horizon duquel les montagnes du Congo se dressent, colossales, est sublime. Vous pouvez aller jusqu'au village pour faire un petit tour, mais il vous en coûtera 1.000 BIF pour retourner sur vos pas, à quelques 8 km du centre-ville, afin d'atteindre le Saga Nyanza, un havre de paix et de tranquillité pour le voyageur épuisé par les incessants « muzungu » qui n'auront pas manqué d'accompagner son périple.

HÔTEL : les chambres, de 50 à 70.000 BIF (petit déjeuner non compris) sont un peu chères, c'est vrai, mais très agréables et le cadre, paradisiaque, calme et d'une charmante simplicité, vaut vraiment ce petit excès budgétaire. Vous pouvez aussi opter, lorsqu'elle est disponible, pour une tente plantée sur la plage dans laquelle on vous installe matelas et couvertures, pour 20.00 BIF la tente. Le menu est peu varié et cher mais très bon (Mukeke à 10.000 BIF ; Amstel à 2.200 BIF). De toute façon, pas d'autre possibilité de restauration à moins d'aller jusqu'à Nyanza Lac. Pour joindre le gérant, Rashid : 00257 79 95 80 02 ; et le maître d'hôtel, Tharcisse : 00257 79 535 683. Il existe aussi un nouvel hôtel à Nyanza Lac même, au bord du lac, aux tarifs plus abordables (chambre à 20 .000 Bif). Vous pourrez vous renseigner en ville.

GOMBE STREAM PARK : Il est possible, à partir de l'hôtel, de louer un bâteau à moteur pour 300.000 BIF (dont 120.000 BIF pour le carburant), pour vous rendre, en 3h environ (mais je n'ai pas pu vérifier) en Tanzanie, au Gombe Stream Park, le célèbre lieu d'observation de chimpanzés dont Jane Goodall a fait la célébrité. Possibilité de faire faire un visa de transit (20 USD) à la frontière lacustre (ne pas oublier que pour quitter le Burundi et y revenir, il vous faut absolument un visa multiples entrées!). L'entrée du parc coûte 100 USD. Impossible de joindre les autorités du parc, mais il semblerait que des guides sont toujours à disposition des visiteurs. Partir très tôt le matin (6h), prévoir un pique-nique pour éviter de payer un prix exorbitant au restaurant du parc (et mieux vaut acheter ce pique-nique au village plutôt qu'à l'hôtel), et penser à rentrer avant la nuit.

JOUR 3 : BURURI
Attention, la route entre Nyanza Lac et Bururi n'est pas directe. Il faut prendre un bus pour remonter jusqu'à Rumonge (2.500 BIF), puis prendre un autre véhicule pour atteindre Bururi (2 à 3.000 BIF). Vous pouvez aussi descendre au croisement de la route pour Bururi (un peu avant Rumonge), mais vous risquez d'attendre un peu plus longtemps pour trouver un véhicule vide se rendant à Bururi.

ROUTE : à mon avis, l'une des plus belles du Burundi, au milieu de la réserve de Rumonge, avec une montée abrupte vers les collines de l'intérieur ! Gardez les yeux grands ouverts et n'hésitez pas à vous retourner dès que possible pour saisir la vue plongeante que les hauteurs offrent sur le lac. Au bout du chemin, la ville de Bururi apparaît, petit bourg dans un écrin de hautes collines boisées.

HÔTEL : l'Hôtel Phoenicia, situé tout près du marché et du parking, donc un peu bruyant, offre un hébergement bon marché (de 7.000 BIF la chambre simple à 12.000 la double) et une très bonne cuisine, copieuse, pas chère et vite servie (brochette à 2.500, ragoût à 4.000). Le petit truc : préférez les chambres les plus éloignées de la rue pour fuir le bruit, et les chambres du rez-de-chaussée pour bénéficier d'une meilleure pression de l'eau dans la douche. Réservation : 00257 79 943 216

RÉSERVE NATURELLE : une marche sportive (ça monte sec!) s'impose pour parcourir cette réserve originale dans laquelle se succèdent des paysages de forêts diverses et variées, et où circulent entre les cimes quelques familles de cercopithèques (singes) que vous aurez peut-être la chance d'observer de près. L'entrée de la réserve coûte 5.000 BIF par personne. Ajoutez 5.000 BIF par groupe pour le guide. Contactez le directeur de la réserve Léonidas pour être sûr d'être attendu : 00257 79 45 20 78. Ne vous attendez pas à une découverte de la forêt vierge, les habitants des villages environnants sillonnent la réserve pour aller et venir au marché, et aiment à se joindre aux groupes de marcheurs.

Après une promenade d'environ 4h, une petite bière sur la terrasse de l'hôtel Moonlight est bien méritée.

JOUR 4 : BUTA – SOURCES THERMALES DE MUHWEZA
A partir de Bururi, à condition de trouver une voiture privée ou de privatiser un taxi à partir de Bururi (et ça risque de vous coûter un peu chère, l'offre étant assez restreinte), vous pouvez vous rendre jusqu'à Buta (sur la route de Makamba) pour 2.000 BIF. Le cadre est là-aussi magnifique, d'un calme presque divin!

HÔTEL : La maison de passage du Monastère Sainte-Marie reine de paix vous accueillera pour 10 à 15.000 BIF la chambre (eau chaude au baquet). Le service est extraordinaire, la nourriture délicieuse et pas chère (4.500 BIF le repas – 2.500 BIF le petit déjeuner). Pour réserver, contactez le responsable: 00257 77 744 466.

SANCTUAIRE DES MARTYRS DE LA FRATERNITÉ : le site abrite un sanctuaire élevé à la mémoire de 50 séminaristes massacrés pendant la guerre pour ne pas avoir voulu se séparer selon leur appartenance ethnique. Le mémorial est simple et invite au recueillement. Juste à côté, vous pourrez vous promenez dans les bâtiments du séminaire. Vous pouvez éventuellement prévenir de votre arrivée : 00237 77 758 602.

SOURCES THERMALES DE MUHWEZA : A quelques kilomètres de Buta par la piste, et à condition d'avoir un véhicule tout terrain, vous pourrez atteindre un bassin d'eau chaude dans lequel il fait bon se baigner, et faire une somptueuse promenade sur les collines qui vous mènera jusqu'à une charmante petite cascade à l'ombre de laquelle vous pourrez déguster votre pique-nique (vous pourrez le commander au monastère la veille). Le site est superbe, peu peuplé (ce qui est une vraie rareté dans ce pays!) sauf par les hommes qui se prélassent dans le bassin. Avant de piquer une tête, demandez à votre guide de s'assurer que votre baignade ne dérange pas. Pour vous guider et vous servir d'interprète, vous pouvez recourir aux services de Silidi, que se sera occupé de vous au Monastère : 00257 79 412 108

JOUR 5 : RUTANA
A partir de Buta, cherchez un véhicule pour Makamba (3.000 BIF). A Makamba, prendre un autre véhicule pour Rutana (3.000 – 4.000 BIF).

HÔTEL : Le Peace Lodge est un hôtel tout neuf, plein de charme, qui offre une vue imprenable sur les collines environnantes, qui dispose de l'eau chaude (une rareté qui mérite d'être précisée!) et d'une carte inhabituellement variée pour l'intérieur du pays (les pâtes aux champignons sont exquises!). Un salon avec télévision vous remettra aussi pour quelques minutes en contact avec le monde extérieur ! Comptez 13.000 BIF pour un chambre sans salle-de-bain, 17.000 BIF avec. Réservation : 00257 79 575 025 ou 79 454 031

CHUTES DE LA KARERA – FAILLES DES ALLEMANDS : Ne comptez pas vous rendre sur ses sites exceptionnels autrement qu'en voiture (la moto, on a essayé, et c'est vraiment épuisant. - mais si vous y tenez, comptez 20.000 BIF par moto). Étienne vous y conduira pour 50.000 BIF + le prix du carburant (environ 8 litres, soit 15.000 BIF). Vous pouvez le contacter au 00257 79 95 89 57. Chaque site vous coûtera 5.000 BIF par personne (frais d'entrée sur le site payable à l'INECN) + 2.000 BIF de taxe communale par voiture pour aller jusqu'aux chutes.
Nous, on conseille d'embarquer un pique-nique (aucune restauration sur place - attention, pas de marché tous les jours à Rutana, mais des boulangeries), de faire les deux heures de route qui vous séparent de la faille des allemands d'abord, et d'y rester déjeuner. Avant ou après le repas, rendez-vous à la 3ème faille, à 3 km de l'entrée du site, pour profiter d'un panorama unique sur la frontière burundo-tanzanienne. On se sent tout petit !
Puis en revenant vers Rutana, après une heure de route, vous bifurquerez vers les chutes de la Karera (à 1km du croisement). Une ballade tonique (escaliers escarpés à descendre, mais surtout à monter!) d'une trentaine de minutes vous permettra de voir l'essentiel des chutes du site. Prévoyez encore une heure pour retourner à Rutana.

JOUR 6 et 7 : GITEGA
De Rutana, prenez une voiture pour 3.000 BIF par personne. En 1h, vous atteindrez Gitega, l'ancienne capitale royale et le cœur historique du pays.

HÔTEL : Un peu à l'écart du centre-même de Gitega, vers la route de Karuzi, le motel Accolade offre des chambres à partir de 10.000 BIF et un service de restauration agréable. Réservation : 00257 79 948 080. Si vous souhaitez un hôtel plus chic et plus près du centre, l'Hôtel Helena est fait pour vous. La restauration est de très bonne qualité mais les chambres sont chères. Vous l'aurez compris, l'offre hôtelière à Gitega reste mince.

RESTAURANT : Sur la route de Mushasha, le Pit-Fit offre une vue splendide sur la ville, surtout à la tombée de la nuit. Le menu y est varié et la cuisine délicieuse. Steaks et poissons pour 6.000 BIF. Le Cercle des évolués, au pied de l'arbre du centre du Burundi et désormais rattaché à l'Alliance française, offre aussi, dans un cadre culturel exceptionnel, une carte digne d'intérêt. Enfin, pour déguster des poissons délicieux et bon marché, rendez-vous à la Poissonnerie, à côté du marché, vous ne le regretterez pas !

CENTRE-VILLE : un petit tour dans le centre de Gitega vous en mettra plein la vue ! A partir de l'ancienne place des halles, devenue aujourd'hui un charmant petit jardin public, la rue principale qui part sur la gauche (si vous venez de la route de Bujumbura) vous conduira, entre quelques boutiques d'artisanat et les dernières vieilles maisons coloniales allemandes encore debout, vers l'arbre du centre du Burundi. A quelques mètres, vous pourrez aller jeter un œil aux manifestations culturelles de l'Alliance française et du Cercle.

MARCHÉ : le grand marché de Gitega, d'une formidable authenticité, et cependant bien organisé, vaut vraiment le détour. Le dimanche, vous y trouverez les célèbres paniers burundais (igiteke) fabriqués dans la région, que vous pourrez acheter à un prix défiant toute concurrence (3.000 à 6.000 BIF). Les familles Batwa des environs viennent aussi y vendre leurs pots.

MUSHASHA : c'est la colline religieuse. Vous y trouverez un couvent de sœurs visitandines qui fabriquent des biscuits tous plus délicieux les uns que les autres (1.500 à 2.500 BIF le paquet), un immense internat datant de l'époque colonial, et surtout la cathédrale de Gitega, un monument original, aux allures de maison en pain d'épices, aux superbes portes en bois sculpté et au Christ gigantesque dont les mains sont abritées par deux petites cages de verre.

LE MUSÉE NATIONAL : c'est le seul véritable musée du Burundi. Ouvert jusqu'à 15h (en théorie, car le guide n'est en réalité jamais loin ! souvent dans le bar qui se trouve derrière le musée, hihi!). Vraiment, ce tout petit musée aux prétentions ethnographiques est un petit bijou. Il vous en coûtera un heure de visite, 2.000 BIF pour l'entrée et sans doute 1.000 BIF de plus pour offrir une petite bière au guide, qui fait tout autant partie du folklore que les objets exposés ! Même les muséophobes seront séduits ! Réservation (pour une visite hors des horaires d'ouverture) : 00257 78 830 606.

GISHORA – LES TAMBOURINAIRES DU BURUNDI : devenus célèbres après leurs tournées en Europe, les tambourinaires de Gishora sont installés sur l'ancien site royal qui abrita quelques années durant le Mwezi Gisabo. Leur troupe est encore menée par un vieillard à l'énergie inépuisable (le père du guide du Musée!) qui répond au nom d'Anthime et que vous devrez avertir de votre visite au 00257 77 770 750. Comptez 50.000 BIF minimum par groupe pour la visite du site et une représentation (d'une qualité extraordinaire, ne la manquez pas!). Pour vous rendre sur le site, on vous recommande de faire appel à Godefroid qui, pour 15.000 BIF, vous servira de chauffeur et d'interprète : 00257 79 96 76 61. Prévoir une demi-journée.

JOUR 8 -9 : MUYINGA – PARC DE LA RUVUBU
A partir de Gitega, prendre la nouvelle route qui passe par Karusi jusqu'à Muyinga (6.000 BIF).Une fois n'est pas coutume, le voyage est de toute beauté !

RÉSERVE NATURELLE : C'est la réserve la plus fournie en animaux de tout le pays. On peut y observer des babouins, des hippopotames et même des buffles lors de la migration (en novembre). Mais pour voir ces animaux, il faut vous armer de patience et venir à la bonne saison. Sans quoi, vous vous contenterez des paysages exceptionnellement préservés de la forêt qui borde la rivière de la Ruvubu (qui tire son nom de son habitant le plus célèbre, l'hippopotame - « umuvubu » en kirundi). A Muyinga, il vous faudra à nouveau trouver une voiture tout terrain (information à venir) pour parcourir les 32 kilomètres qui séparent la ville de l'entrée du parc. Attention, la route est particulièrement mauvaise, et presque impraticable pendant la saison des pluies. Prévoyez 5.000 BIF par personne pour entrer dans la réserve, et 5.000 BIF par groupe pour le guide (par demi-journée). Pour prévenir de votre arrivée, contactez soit Sabiki au 00257 79 91 52 90, soit Sylvestre au 79 716 742, soit enfin Evariste au 77 748 919.

HÔTEL : Vous pouvez éventuellement loger à Muyinga, mais on vous le déconseille, la route pour se rendre à la réserve étant de très mauvaise qualité, vous multipliez les risques d'incidents (notamment les roues crevées). Il est possible de loger dans le parc à condition de prévoir toute la logistique (du sel pour le repas à la bougie pour la lumière le soir). En effet, les gardiens du parc tiennent un petit gîte dans lequel il y a de l'eau courante, mais pas d'électricité ni de cuisine (donc ni couverts ni fond de cuisine). C'est comme du camping sauf que vous n'avez pas besoin d'apporter votre tente! Cette absence de logistique est un peu contraignante, mais l'endroit vous laissera des souvenirs inoubliables. Comptez 7.000 BIF par personne (entrée de la réserve comprise). Pour réserver, adressez-vous aux gardiens de la réserve.

JOUR 10 : KIRUNDO
A Muyinga, prendre une voiture pour Kirundo (3.500 BIF). Vous emprunterez une des meilleures routes du Burundi par laquelle est longtemps passé la quasi-totalité du trafic en provenance de la Tanzanie vers Bujumbura. En arrivant à Kirundo, nous suggérons de prendre une moto pour vous rendre jusqu'à Kigozi, à une petite dizaine de kilomètres de la ville, dans la maison de passage tenue par les sœurs Bene Tereziya. Contactez Abdul : 00257 79 97 21 02. On a négocié 12.000 BIF pour l'aller-retour Kirundo-Kigozi puis Kirundo-Rwihinda le lendemain.

HÔTEL – LAC COHOHA :
Le cadre de Kigozi est absolument magique, avec une vue imprenable sur le lac et une terrasse sur pilotis où boire un verre au-dessus des eaux ! Les frangipaniers qui bordent la terrasse de l'hôtel abritent une incroyable variété d'oiseaux multicolores, bref, un autre petit coin de paradis. Comptez 12.000 Bif pour la chambre double dans le bâtiment principal. Les chambres en bungalows, toute neuve, vous coûteront de 20.000 à 30.000 Bif. Attention, pas d'eau courante, douche au baquet donc, et aucune prise électrique dans les chambres. Mieux vaut avertir les sœurs de votre venue pour qu'elles préparent la nourriture au 76 430 383. Un plat vous coûtera environ 6.000 BIF et le petit déjeuner 2.500 BIF. Avec un peu de chance, vous pourrez vous payez le luxe (14.000 BIF la bouteille quand même!) de déguster de la Folle du Monastère, un vin mousseux d'ananas fabriqué dans la province, un délice ! Mais il n'y en pas toujours !
N'hésitez pas à faire une petite promenade autour du lac pour découvrir la campagne environnante. Attention tout de même aux âmes sensibles, vous êtes dans la province la plus pauvre du pays, et ça se voit. La promenade en barque n'est vraiment pas indispensable.

LAC AUX OISEAUX – RWIHINDA : Réservez plutôt cette ballade en barque pour le lac aux oiseaux. Comptez 30 à 45 min à partir de Kigozi en moto. L'heure -heure et demi de ballade vous reviendra à entre 1.500 à 3.000 BIF en fonction du pêcheur que vous trouverez pour vous emmener. Le lac regorge d'oiseaux de toutes sortes et aux abords de la grande île qui flotte sur l'eau, on a un peu l'impression d'arriver dans la forêt amazonienne (toute proportion gardée bien sûr!). Martin-pêcheurs, pélicans, aigles pêcheurs, hérons et autres réjouirons les ornithologues amateurs, tandis que les pêcheurs à l'œuvre sur le lac enchanterons les photographes de tout poil.

RESTAURANT : à Kirundo, avant de reprendre la route, faites un petit détour par le grand hôtel Rama, à côté du marché – qui vaut aussi le détour – où vous adorerez le poisson aux légumes au four (pour 2 personnes) à un prix défiant toute concurrence!

JOUR 11 : NGOZI
A partir de Kirundo, comptez 3.500 BIF pour un taxi (ou un bus, mais plus rare). Attention, les taxis sur ce trajet sont souvent surchargés, de marchandises comme d'hommes !

HÔTEL : l'offre hôtelière est la seconde la plus diversifiée après Bujumbura. Vous trouverez moult petits et grands hôtels pour vous loger et vous nourrir. Le Safari propose des chambres récemment rénovées pour 10.000 BIF, à deux pas du centre-ville, dans une rue riche en restaurants et cabarets. Si vous avez un budget un peu plus large, on vous conseille le Kigobe, un peu plus loin du centre, vers le quartier de la Ferme. L'hôtel propose des chambres très bien agencées avec télévision et eau chaude à partir de 20.000 BIF. Il offre aussi un accès gratuit à internet grâce au wifi. Enfin, le Belvédère dispose aussi de chambres à 20.000 BIF avec une vue exceptionnelle et d'une piscine !

RESTAURANTS :
  • le Kigobe offre aussi une très bonne carte, avec des sangalas à partir de 10.000 BIF et des croques monsieurs pour 2.500 BIF, que vous dégusterez dans un somptueux jardin fleuri.
  • Vous pouvez aussi vous offrir une bière au bord de la piscine, à l'hôtel Belvédère – qui propose des lasagnes, de la mousse au chocolat et la meilleure brochette de poulet que vous dégusterez ici ! pour seulement 8.000 BIF ! Le cadre est vraiment très agréable.
  • juste à côté, le Safari – sans doute le bar-restaurant le plus populaire de Ngozi, qui appartient au gouverneur – est doté d'un billard
  • sur la terrasse du Camugani (prononcez [Tchamugani]), en descendant sur la route de Gitega, vous découvrirez une vue exceptionnelle sur la vallée ! Évitez le restaurant, sauf pour le petit-déjeuner qui est fort agréable, la vue ne vaut tout de même pas l'interminable attente et la cuisine somme toute assez banale.
  • Le Kazias, en ville, offre un adorable petit jardin dans l'arrière-cour, des prix imbattables et une cuisine assez bonne.
  • Le Grillon, qui dispose d'une terrasse à l'arrière du restaurant, propose probablement le meilleur rapport qualité-prix de la ville : la brochette de saucisson, le râgout et le poulet y sont vraiment exquis!
  • Enfin, pour le soir, la Moda, seule discothèque de la ville, offre un restaurant en extérieur très agréable, une très bonne carte (similaire à celle du Kigobe, mais avec de délicieuses pizzas au four à bois en plus) et à 23h, la boîte de nuit ouvre ses portes. Attendez plutôt vers 12h-1h du matin pour voir l'endroit se peupler d'étudiants avides de se déhancher. Si vous n'avez pas dîné au restaurant, comptez 2.000 BIF pour vous acquitter des droits d'entrée de la discothèque.

CENTRE-VILLE : Ngozi est la 3ème ville du pays et l'un de ses gros pôles commerciaux. Le marché est actuellement en cours de réhabilitation, et la fin des travaux est prévue pour juillet 2011, mais le résultat promet déjà d'être impressionnant. Ngozi est une ville nouvelle, qui a émergé grâce à l'installation de l'université, c'est pourquoi on n'y trouve aucun vestige d'une installation urbaine coloniale comme à Gitega. Cependant, l'endroit est très vivant et donne un excellent aperçu de l'intensité de la vie commerciale dans un centre à la lisère entre urbanité et ruralité.

UNIVERSITÉ : Créée en 1999, l'Université de Ngozi fut la première université construite à l'intérieur du pays, et reste encore aujourd'hui le seul établissement de cette envergure hors de Bujumbura. Les bâtiments sont modestes mais la vie estudiantine bat son plein, animée par des étudiants de tout le pays ainsi que des pays voisins. La vue de l'université est pleine charme.

VYERWA - BUYE : A quelques kilomètres de Ngozi, sur la route de Buye, allez donc faire un tour dans ce petit village devenue la capitale du fromage au Burundi, avec ses deux fromageries que vous pourrez visiter très facilement en semaine entre 8h et 17h. Vous pouvez contacter Ferdinand pour le prévenir de votre visite : 00257 77 709 108. Vous pouvez pousser jusqu'à BUYE, le village où est né le Président, et ça se voit : on y trouve des installations sportives d'un faste inattendu dans une zone si reculée!

MIVO : De l'autre côté de la ville, vers le sud, vous pouvez vous rendre au petit village de Mivo, par une superbe mais sportive ballade entre monts et vallées. L'endroit est réputé pour ses exquises brochettes, ses beignets non moins délicieux et surtout son hôpital exceptionnellement bien entretenu pour le pays.

BURASIRA : à 1h de Ngozi sur la route de Gitega, le grand séminaire de Burasira, perdu au milieu des collines, est devenu célèbre grâce à sa production de Bourasine, un eau de vie à l'ananas qui décape comme la vieille prune de ma grand-mère ! Buvez-là fraîche, ça passe mieux ! Vous pouvez dormir sur place (demandez la grande chambre) pour moins de 10.000 BIF. Pas de restauration spécifique, les repas sont pris en commun avec les séminaristes, mais un peu à l'écart! De très belles ballades à faire!

LES PLANTATIONS DE CAFÉ : vous ne pouvez pas les rater, elles sont partout, autour et dans la ville. Une promenade aux environs de la ville à flanc de collines vous en donnera un excellent aperçu. Vous pourrez aussi les admirer le long de la route qui va de Ngozi à Kayanza.

JOUR 12 : RWEGURA
A partir de Ngozi, vous trouverez une voiture directe qui vous amènera au complexe théicole de Rwegura pour 7.000 BIF par personne. Vous pouvez aussi contacter directement David au 00257 79 750 309. Si vous souhaitez payer un peu moins cher, vous pouvez aussi prendre un bus pour Kayanza (1.500 à 2.000 BIF) puis sur place, prendre une voiture ou une moto en direction de Rwegura (2.500 à 4.000 BIF). La route jusqu'au village est goudronnée, puis pour atteindre le complexe de l'Office du thé du Burundi, vous devrez emprunter une petite piste qui monte sur la droite sur environ 2 km. Attention, à partir de l'OTB, aucun transport collectif : soit vous prenez le numéro de votre chauffeur à l'aller (et vérifiez que c'est bien le bon!), soit vous descendez jusqu'à la route goudronnée et vous attendez un lift (= grand concept du déplacement au Burundi, qui correspond à faire du stop!)

HÔTEL : Il existe un petit gîte à proximité de l'usine, duquel on peut admirer un panorama exceptionnel sur les plantations de thé et le lac de rétention de la première centrale électrique du pays. Pour réserver, adressez-vous au gérant de l'OTB. Attention : toute la nourriture (jusqu'à l'huile et au sel) est à prévoir, ainsi que l'eau potable. La cuisine est entièrement équipée (cuisinière, casseroles et vaisselle) et il est possible d'aller acheter quelques bières au mess de l'OTB à partir de 18h30. N'hésitez pas à demander au gardien de vous allumer un feu dans la cheminée (par ce qu'il fait vraiment très froid là-haut, surtout la nuit!). Une baignoire mais pas d'eau chaude. 3 chambres disponibles, pour 10.000 Bif chacune.
Pour plus de confort et de sécurité, vous pouvez aussi loger à Kayanza, à l'Auberge de Kayanza, qui offre des chambres confortables entre 8.000 et 15.000 BIF, ainsi qu'une restauration de qualité sur une agréable terrasse avec une superbe vue sur la ville, autour de 9.000 BIF le repas. Réservation : (00257) 22 30 55 79

PLANTATIONS DE THÉ : elles cernent le gîte de toutes parts et forment un paysage exquis dont l'horizon plonge dans la forêt de la Kibira. Allez donc vous y promener, jusqu'aux abords du lac de rétention, vous ne le regretterez pas !

LAC DE RÉTENTION ET CENTRALE ÉLECTRIQUE DE RWEGURA : La plus importante du Burundi, elle alimente une grande partie de Bujumbura. La visite vaut le déplacement, mais il vous faut une autorisation préalable de la REGIDESO ! Contactez Côme : (00257) 78 150 063

JOUR 13 : BANGA
Sur la route qui vous ramènera de Kayanza à Bujumbura, on vous conseille une pause nature à Banga, un vrai petit coin de paradis où vous pourrez vous promenez sur les collines dans un paysage aux vues toutes plus exceptionnelles les unes que les autres – une promenade d'une heure et demi – deux heures autour du site entre autres. Comptez 1.500 à 2.000 BIF en minibus à partir de Kayanza.

HÔTEL-RESTAURANT : une seule option mais vous ne le regretterez pas : la maison d'accueil tenue par les Bene Tereziya. La chambres doubles à 7.000 BIF et simples à 5.000 sont bien tenues et agréables. Vous avez le choix entre les petites maisons en haut de la colline ou l'hôtel tout neuf à côté du restaurant. Le menu est basique mais la cuisine est absolument exquise ! Le ragoût de chèvre et le poulet sont d'une rare tendresse, le pain est fabriqué sur place et la terrasse non couverte au petit déjeuner vous laissera une délicieuse saveur de restaurant d'altitude, sans l'addition salée ! Pour réserver, appelez soit Salvator au : 00257 77 878 529, soit Deus au 00257 77 762 330.

14-15- 16 : BUJUMBURA
Vous pourrez terminer votre tour du pays par Bujumbura, que vous atteindrez pour 2.500 À 3.000 BIF à partir de Banga. Sur la route, jetez un œil à Bugarama sur tous ces vendeurs de légumes qui exhibent des produits d'une variété inédite, des fraises aux cèpes, cultivés dans la région pour approvisionner les fines bouches de la capitale !

HÔTEL : voire le premier jour.

RESTAURANTS : une diversité de table incroyable, qui régalera les plus difficiles. La prudence n'est pas de mise en ce qui concerne les salades, l'eau du robinet est potable à Bujumbura. En revanche, presque partout (sauf à la Pétanque), soyez vigilant sur la cuisson de la viande.
Nous, on aime :
  • le Cercle Universitaire pour ses délicieuses brochettes accompagnées à 3.500 BIF dans une ambiance authentiquement burundaise. Attention, vérifiez l'addition avant de payer !
  • le Botanika pour sa position centrale non loin du marché, sa cuisine exquise et abordable, et son charmant petit jardin;
  • le Pasta Comedia pour une cuisine italienne exceptionnelle, même si un peu chère. Le patron est extrêmement accueillant.
  • le Tandoor pour sa sublime cuisine indienne (à l'indienne, avec une carte à rallonge, et chose rare ici, ils ont tout!), dans un décor ultra kitch mais infiniment agréable et reposant !
  • le Fantasia, aussi en centre-ville, à côté de la place de l''Indépendance, pour son patio plein de charme et ses pizzas 3 fromages à 12.000 BIF à couper le souffle ! Attention, ferme tôt le soir.
  • la Grande Muraille, pour sa cuisine chinoise, avec mention spéciale pour son porc flambé à tomber à par terre ! Un cadre très agréable, le mérite de servir à toute heure, et des prix plus qu'abordables pour la capitale.
  • le Péché Mignon, pour sa situation en plein centre en face du Cercle universitaire, son exquise cuisine dans un cadre plein de charme et pour un prix raisonnable. Parfait pour un dîner intime (
  • Chez Michel, pour sa cuisine française et internationale exceptionnelle, notamment un tartare de bœuf digne des meilleures brasseries parisiennes, excessivement bien servi et que vous pouvez déguster sans crainte ! Le cadre est agréable même si un peu crispé. On n'y rencontre presque que des expatriés et les prix sont relativement élevés.
  • une mention spéciale pour La Reine, un cabaret situé en face de la RTNB (Radio Télévision Nationales du Burundi)

LE MUSÉE VIVANT : Il n'a de musée que le nom, il s'agit plutôt d'un micro-zoo dédié aux reptiles (serpents et crocos), avec quand même un chimpanzé et un léopard. Vaut le détour juste pour voir le guide entrer dans l'enclos d'un crocodile gigantesque et le provoquer avec un bâton pour lui faire ouvrir la gueule. Même en restant hors de danger, on est beaucoup plus paniqué que le guide ! A côté du musée, s'est développé un parc culturel, avec un amphithéâtre pour les spectacles et des boutiques d'artisanat qui méritent un coup d'œil.

L'institut français du Burundi : des expositions temporaires, des concerts, des spectacles et des conférences, qui s'achèveront dans un charmant restaurant en plein air. L'ancien Centre culturel français offre un panel d'activités de qualité, n'hésitez pas à aller y faire un tour un soir.

L'UNIVERSITÉ ET SON CAMPUS : Jusqu'à la fin des années 1990 et la création de l'Université de Ngozi, l'Université du Burundi était l'unique établissement du genre dans le pays. Pendant la crise, le campus n'a pas été épargné par les massacres inter-ethniques. Depuis la fin de la guerre, si l'Université n'a pas encore retrouvé son prestige d'antan, en particulier en raison des grèves incessantes qui en paralysent le fonctionnement, elle reste malgré tout la plus aboutie du Burundi et son campus, doté d'une piscine et juché sur les hauteurs de la ville, vaut le détour. Une belle promenade pour y monter.

LE MARCHÉ CENTRAL : incontournable ! On y trouve tout ou presque ! Les frippeuses, à vos portes-monnaies, c'est l'endroit idéal pour trouver chaussures et vêtements de seconde main à des prix défiant toute concurrence. Attention à vos objets de valeur, surtout dans les poches, les enfants ont les mains baladeuses. Âmes sensibles, évitez l'allée centrale, c'est un peu le Cour des miracles et la première fois qu'un petit enfant sans bras ni jambe vous agrippe le genou, ça fait un drôle d'effet. Côté fruits et légumes, l'ambiance est surchauffée, parfois un peu oppressante. Dernier conseil : abandonnez l'idée de prendre des photos, les derniers qui s'y sont frottés se sont fait vertement insulter.

LE MARCHÉ CONGOLAIS ET LE MARCHÉ DE LA MAISON FLEURIE : le premier regorge de petits trésors pillés au Congo voisin et d'autres merveilles (dont des jeux d'échec en malachite!), c'est un paradis pour les chineurs. Faites un tour d'abord pour évaluer l'offre, négociez ensuite, et n'hésitez pas à commencer toujours (ou presque) à un tiers du prix proposé pour finalement payer la moitié (et même là, vous vous serez fait un peu avoir, mais c'est le jeu!). Le second propose une grande variété de paniers, bijoux, calebasses, etc. Il est plus difficile d'y négocier mais le choix de petites bricoles est plus varié.

LA COOPÉRATIVE MUTOYI (boutique Kamenge): on y trouve de tout ! Du poulet grillé aux paniers typiques du Burundi, vous pourrez y faire vos derniers achats, avec des prix affichés, moins élevés qu'à l'Office du tourisme, en dégustant leurs sublimes glaces, qu'on vous recommande de goûter sans aucune restriction sanitaire !

LA COOPÉRATIVE DE FEMMES DE MUSAGA + LA BOUTIQUE AMAHORO : deux hauts lieux de la mode burundaise ! Plus sérieusement, deux structures qui valorisent le travail de femmes vulnérables en leur apprenant la peinture sur tissu et la couture. On y trouve des choses vraiment supberbes et originales ! C'est plus cher qu'ailleurs mais en même temps, on ne trouve rien de tel ailleurs, et c'est pour la bonne cause !

LA BOUTIQUE D'IVOIRE NATUREL : incroyable cette petite boutique improbable qui se cache tout au fond d'une maison sur la parcelle de l'Association germano-burundaise, en face de l'INSS. La rwandaise qui dessine ces bijoux est infiniment chaleureuse ! Elle vous accueille littéralement chez elle, puisque que pour atteindre la salle d'exposition, vous traversez la cuisine et le salon. Au-delà du cadre folklorique, la marchandise est exceptionnelle ! Ici, on fabrique des bijoux à partir du noyau du fruit d'un palmier endémique du Burundi, qui a le blancheur et la texture de l'ivoire. Malheureusement, alors qu'autrefois les éléphants assuraient la dissémination de ce palmier, leur disparition entraînera peut-être celle de l'arbre. Alors dépêchez-vous de venir acheter ! Là aussi, c'est un peu cher, mais c'est bon pour l'environnement et c'est beau!

CONSEILS AUX VOYAGEURS :
Certaines qualités sont indispensables pour voyager dans ce pays au développement touristique encore embryonnaire, au premier chef desquelles la PATIENCE ! L'obstacle de la langue et la naturel « peu stressé » des Burundais créent parfois des situations grotesques qu'il vaut mieux prendre du bon côté ! L'attente au restaurant est souvent interminable, les minibus prennent parfois une heure pour se remplir avant de quitter le parking, les coupures d'eau et d'électricité sont monnaie courante, les Burundais ignorent le concept de queue et c'est alors la loi du plus fort qui s'impose, vos arrêts sur la route provoqueront sans nul doute des attroupements de gens éberlués, de toutes les générations, qui vous fixeront sans gêne, etc. Dans ces cas-là, inutile de rager, ça ne vous avancera à rien, et ça risque même de choquer vous interlocuteurs qui ne sont nullement habitués aux démonstrations d'émotions fortes.

Faites comme les Burundais eux-même : oser !! C'est ici le mot d'ordre: « sur un malentendu, ça peut toujours marcher » ! Ne vous étonnez donc pas que certains commerçants vous proposent 10 fois le prix réel pour un beignet, ou que les enfants de la rue vous mendient directement 1.000 BIF, eux ne s'offusqueront pas si vous leur répondez « oya » (non) ou mieux encore « ejo » (prononcez [edjo]) (on verra demain!).

A votre tour, n'hésitez pas à demander: un lift s'il pleut ou s'il fait nuit, votre chemin si vous êtes perdus (il le faudra de toute façon, en raison de l'absence presque totale de panneaux de signalisation et de noms de rue), à faire réchauffer votre brochette ou rafraîchir votre bière, etc. Les Burundais sont des gens infiniment accueillants, et heureusement pas toujours intéressés ! Laissez-vous approcher, vous ne le regretterez pas ! Et à lancer un « Amahoro » (« bonjour », littéralement « la paix »), l'effet est garanti: vos interlocuteurs ne manqueront pas d'éclater de rire en vous entendant parler kirundi !

Enfin, niveau hygiène et santé, nous le répétons, l'eau n'est pas un problème au Burundi, même si on recommande de ne boire l'eau du robinet qu'à Bujumbura. Ne vous privez donc pas des délicieux légumes crus que le Burundi fait si facilement pousser. En parlant d'eau, ne comptez pas sur l'eau chaude dans les hôtels: même si elle est annoncée: elle est souvent indisponible en raison de la mauvaise pression. A Bujumbura, ça ne fait rien, mais dans les collines où il fait parfois franchement froid, c'est dur! Quant au paludisme, il n'est vraiment à craindre qu'aux abords des lacs (notamment à Bujumbura) mais les moustiques sont peu nombreux en altitude (c'est-à-dire dans presque tout l'intérieur du pays).

Dernier conseil : la saison des pluies au Burundi, celle où il ne faut PAS venir parce que vous risquez de vous ennuyer ferme, va de mi-février à fin mai environ. Il pleut pas mal aussi entre septembre et fin novembre. Le reste de l'année, le climat est très plaisant!