mardi 6 octobre 2009

ROUGE TERRE ET NOIRE MISÈRE

Merci pour vos premiers commentaires!! et merci aussi aux Burundais de sang ou "d'adoption" qui s'intéressent à ce blog. J'espère que ce post ne les détournera pas de lire la suite de mes aventures...

Le Burundi est un pays qui suscite chez moi des sentiments très partagés. Ce qui marque beaucoup au premier abord, à part la terre rouge absolument omniprésente (bâti, poussière, nouvelle teinture pour les vêtements!), c'est la très grande pauvreté. La plupart des gens vivent dans des conditions vraiment terribles, notamment les ruraux qui ont très peu accès aux services sociaux. Les enfants déguenillés courrent les chemins, la plupart des maisons (sauf dans les hyper-centres-villes et dans les quartiers chics) sont faites de tourbe et de tôle (et quand la tôle est vraiment trop chère, il faut se contenter d'un toit en paille), l'électricté et l'eau courante sont un luxe, et j'en passe. A Ngozi même (l'équivalent de Marseille pour la France), chaque quartier doit subir une « journée sans électricité » hebdomadaire, sans compter les coupures régulières le reste de la semaine. Le chômage atteint des proportions gigantesques, et l'avenir pour la jeunesse s'en trouve largement assombri. Et puis les séquelles de la guerre, d'abord très discrètes, se font progressivement sentir: subtilement dans les soudains moments de sérieux qui entrecoupent les conversations rigolardes, et de façon plus concrète au travers de la présence de policiers et de militaires un peu partout dans les villes et sur les routes.

Contrairement à l'image qu'on en a souvent, les Burundais ne sont pas « contents de ce qu'ils ont ». Au milieu des rires, nombreux sont les gens à qui j'ai parlé qui évoquent rapidement la misère qui frappe durement leur pays, même s'ils reconnaissent les progrès effectués depuis quelques années. A ce propos, une autre chose m'a beaucoup choquée: l'ominprésence de la coopération internationale, à tous les échelons de la vie sociale et politique. Pas un chantier qui ne soit financé par une organisation internationale, pas un volet de la protection sociale (rudimentaire, il faut l'avouer) qui ne soit soutenu voire assuré par une ONG. On a vraiment l'impression que le pays vit sous perfusion.

Mais pas question de donner du Burundi une image désolée! Le pays recèle 1000 charmes, en tête desquels il faut citer la population. Même s'il est parfois un peu énervant d'être immédiatement encerclée lorsqu'on s'arrête quelque part, et de s'entendre appeler « muzugu » (la blanche) tous les 2 mètres, les Burundais sont souvent très agréables et serviables. Le plus remarquable: ils rigolent pour tout, même (et surtout!) quand ils ne vous comprennent pas! De fait, seuls les Burundais qui ont été à l'école parlent français, et dans les petits villages, ceux-là sont très rares. Même avec ces derniers, la compréhension mutuelle n'est pas toujours aisée, ce qui donne parfois lieu à des quiproquos assez cocasses! Du coup, je vais me mettre sérieusement au Kirundi, qui n'aura bientôt plus de secret pour moi.

Enfin je terminerai ce post sur une note gastronomique pour vous parler de la cuisine burundaise! La nourriture ici est un régal contamment renouvellé: à côté des aliments de base que sont le riz, les pommes de terres, les oignons, les bananes frites et la bière (qui ne manque jamais, même dans le « cabaret » ou bar le plus reculé!), on trouve ici toutes sortes de viande, ainsi que tomates, aubergines, mangues et avocats de premier choix! A propos des avocats, qui sont vraiment aussi suculents que les mexicains (Aurianne et Timsit sauront de quoi je parle!), il faut dire aussi qu'il s'agit de la nourriture présidentielle ici!

Voilà! Si vos impressions à la fin de ce post sont mitigées, c'est que vous avez saisi mon sentiment du moment! Je ne désespère pas de voir les choses s'éclaircir d'ici peu! Je vous tiendrai bien sûr informés! A très bientôt!

3 commentaires:

  1. Bon, s'il y a de la bière et de la bonne nourriture, c'est que tout ne va pas si mal. Je comprends tes sentiments mitigés (ils sont un peu inévitables), et j'admire ta volonté d'apprendre le Kirundi, ça n'avait pas l'air très simple...
    Les situations politiques se laissent souvent deviner comme tu le décris. C'est un peu comme une basse continue dans une symphonie. J'espère que lors du temps que tu passeras sur place, tu verras le pays commencer à panser les blessures de guerre civile et de la misère.
    Bon courage !

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  2. Alors l'article sur Wikipedia aurait menti au sujet de la gastronomie Burundaise! Ton article est très intéressant surtout quand tu déboutes l' idée qu'ils sont "contents de ce qu'ils ont".
    Comment vivent les femmes au Burundi? Est-ce que l' influence catholique est importante dans la vie quotidienne? Voilà mes questions et je m'excuse si elles paraissent un peu naïves..
    Merci pour tes articles (et les cours - ont-ils commencés?)
    je t' embrasse affectueusement de Neuilly

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  3. quelques envolées lyriques; le style demeure toutefois assez inégal.
    signé: l'éternelle raleuse.

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