A défaut de photos – qui sont décidemment impossibles à charger avec la connectivité internet de l'université! – laissez-moi faire montre de mes talents littéraires, dignes d'un Balzac, à n'en pas douter, pour vous décrire les charmants paysages du Burundi (j'en profite pour tester la présentation du futur guide touristique que je compte publier sur le pays d'ici quelques mois, car rappelez-vous que mon défi est de faire doubler le nombre de touristes au Burundi d'ici à deux ans! Et je compte évidemment sur vous pour m'y aider!).
Avant toutes choses, il me faut vous parler des couleurs. Je vous l'avez déjà écrit lors de mon premier billet, le Burundi est un pays en rouge et vert, à l'image de son drapeau. Plus précisemment, il faut s'imaginer une terre rouge lie-de-vin, que saupoudre le vert tendre des feuilles de bananiers et des plants de haricots.
Le Burundi, avec ses 360 habitants (ou à peu près) au kilomètre carré malgré un taux d'urbanisation d'environ 20%, est le pays le plus densément peuplé d'Afrique. Cette densité a évidemment des conséquences très visibles sur le paysage, au premier rang desquelles la très faible présence de forêt. Presque chaque centimètre carré du pays est exploité par l'homme: quelques centaines de kilomètres de routes et de pistes, quelques dizaines d'autres occupés par l'espace urbain en expansion, et le reste entièrement cultivé. Les cultures les plus caractéristiques ici sont sans aucun doute les plantations de café (50% du montant des exportations, mais une denrée rare ici, que très peu de Burundais consomment), les champs de bananiers et de haricots ( les 2 éléments de base de l'alimentation). S'y ajoutent par-ci par-là quelques plants d'eucalyptus, dont la couleur plus métallisée donne parfois au paysage des allures de science fiction. La nature « sauvage » qui a tant fait pour la réputation du tourisme en Afrique, n'a pas sa place dans un petit pays comme le Burundi, où la terre nourricière est un bien trop précieux. Dès lors la campagne burundaise prend parfois des airs de campagne aveyronnaise (vous allez dire que c'est obsessionnel chez moi!), avec son atmosphère tranquille, son relief valloné et sa surface partout maîtrisée. Mais la ressemblance s'arrête là, notamment en raison de l'habitat qui parsème les paysages ruraux burundais, avec ses maisons en terre rouge, aux toits de chaume ou de tôles, dont les façades sont souvent garnies de rangs de haricots séchant au soleil,
Par ailleurs, la disparition progressive de la forêt au Burundi a connu une accélération certaine avec la fin de la guerre civile. Les rebels ayant pris l'habitude de se réfugier dans les zones de forêt dense, l'effort de sécurisation du pays a conduit à une déforestation massive. Aujourd'hui encore, même si cela semble un détail, on déracine les haies qui cernaient autrefois les maisons coloniales, pour construire des murs de briques, couronnés de fils de fer barbelés ou de simples tessons de bouteilles coulés dans le ciment, et jugés plus fiables pour se protéger des intrus.
Cette déforestation à grande échelle a elle-même eu pour conséquences l'aggravation de l'érosion des collines et la dégradation des routes et pistes, ravinées par les pluis battantes qui s'abattent sur le pays lors de la saison des pluies. Autant vous dire que notre vieux char soviétique (dont je tâcherai de mettre une photo en ligne, parce que ça vaut franchement le détour), avec ses chambres-à-air couvertes de 7 à 8 rustines en moyenne, souffre le martyr! Les types du garage nous aiment déjà!
Une autre conséquence, notable dans les assiettes cette fois, est l'abandon presque total de la pratique de la chasse. En effet, avec la disparition de leur habitat naturel, ce sont des centaines d'espèces animales qui ont déserté le pays. Je sais qu'avec ce dernier détail, je compromets fortement les chances de visite de mes parents chéris, mais heureusement, la Tanzanie voisine recèle des merveilles en la matière!
J'espère que ces quelques détails vous auront donné envie de venir découvrir les paysages pittoresques du Burundi!